Le prochain site à être inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO ? Découvrez les « Sites préhistoriques Jomon du nord du Japon » !

En mai 2021, le Conseil consultatif de l’UNESCO a annoncé sa recommandation selon laquelle les « Sites archéologiques Jomon de Hokkaido et du nord de la région du Tohoku » méritent d’être inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ces sites devraient donc être inscrits sur sa liste du patrimoine mondial lors de la réunion du Comité du patrimoine mondial prévue en juillet.
Certains lecteurs sont impatients de visiter ces futurs sites du patrimoine mondial lors de leur prochain voyage, mais ils se posent probablement des questions sur les sites, telles que « Qu’est-ce que la période Jomon ? » et « Que puis-je m’attendre à voir sur ces sites ? ». Laissez-nous vous présenter les « Sites archéologiques Jomon de Hokkaido et du nord de la région du Tohoku » avant qu’ils ne soient officiellement enregistrés !

Qu’est-ce que la période Jomon ?

Dans l’histoire du Japon, la période qui suit le Paléolithique et précède la période Yayoi où commence la culture du riz à grande échelle, porte le nom de période Jomon. Elle a commencé il y a environ 15 000 ans et a duré plus de 10 000 ans. Au cours de la période Paléolithique, le climat était froid et les gens menaient une vie nomade, vivant principalement de la chasse et la cueillette. Ensuite, au début de la période Jomon, les gens ont commencé à avoir un mode de vie plus sédentaire avec la chasse, la cueillette et la pêche.
Au moment de la transition entre la période Paléolithique et la période Jomon, le réchauffement climatique a progressé avec des périodes de grandes fluctuations entre températures chaudes et froides. On dit qu’il y a environ 12 000 ans, le niveau de l’océan avait atteint le niveau actuel et que l’océan pénétrait dans les zones intérieures. Avec un nombre croissant de forêts avec des arbres à feuilles caduques portant diverses noix comestibles et des animaux de taille relativement plus petite vivant dans les forêts, comme les sangliers et les cerfs, les gens ont connu une transition majeure, passant d’un mode de vie nomade à la recherche de proies à un mode de vie sédentaire avec des villages.

Sannai Maruyama Site
Site de Sannai Maruyama (préfecture d’Aomori) *Les bâtiments sont des répliques.
Source: JOMON ARCHIVES (https://jomon-japan.jp/archives)

Les caractéristiques de la période Jomon

Le terme « Jomon », qui est à l’origine du nom « période Jomon », fait référence aux motifs créés avec des cordes appliquées sur des pots en argile. Ces poteries sont appelées poteries Jomon. La plupart de gens pensent que les poteries à motifs dits de « flammèches » en haut-relief sont les poteries typiques de la période Jomon, mais il existe en réalité de nombreuses variations selon les phases et les régions de la période Jomon.

Excavated from Choshichiyachi Shell Midden in Hachinohe City
Jomon Archaïque (il y a environ 8 000 ans)
(excavé du monticule de coquillages Choshichiyachi dans la ville de Hachinohe, préfecture d’Aomori)
Source: JOMON ARCHIVES (https://jomon-japan.jp/archives)

Excavated from Korekawa Site in Hachinohe City
Jomon Récent (il y a environ 4 000 à 3 500 ans)
(excavé des cercles de pierres d’Oyu dans la ville de Kazuno, préfecture d’Akita)
Source: JOMON ARCHIVES (https://jomon-japan.jp/archives)


Jomon Final (il y a environ 3 000 à 2 400 ans)
(excavé du site de Korekawa dans la ville de Hachinohe, préfecture d’Aomori)
Source: JOMON ARCHIVES (https://jomon-japan.jp/archives)

En plus de leur poterie caractéristique, les gens avaient un mode de vie principalement basé sur la chasse et la cueillette à l’aide d’outils faits de pierres, d’os d’animaux et de coquillages. Les fouilles effectuées dans tout le Japon ont révélé la présence de plantes (comme des noix), de poissons, de crustacés et d’os d’animaux, ce qui indique que les habitants de la période Jomon menaient une vie opulente en utilisant habilement les richesses de la nature.

L’élément principal des « Sites archéologiques Jomon de Hokkaido et du nord de la région du Tohoku »

Ce groupe de sites préhistoriques comprend 17 sites dans les préfectures de Hokkaido, Aomori, Iwate et Akita. Grâce à ces sites, nous pouvons apprendre le processus de développement des peuples de la période Jomon sur plus de 10 000 ans, depuis le début de leur sédentarisation, basée sur la cueillette, la pêche et la chasse, jusqu’à leur maturité. Cet élément a été le plus décisif dans le processus de sélection des nouveaux candidats à la liste du patrimoine mondial. Ces sites contiennent également d’autres vestiges importants, tels que des tombes, des monticules utilisés comme espace rituel/cérémoniel, des cercles de pierres et des figurines d’argile. En explorant ces sites, nous pouvons avoir un aperçu de la culture spirituelle complexe d’une époque lointaine où les gens vénéraient les ancêtres et la nature.


Site de Sannai Maruyama (préfecture d’Aomori) *Les bâtiments sont des répliques.
Source: JOMON ARCHIVES (https://jomon-japan.jp/archives)

Par exemple, sur le site de Sannai Maruyama dans la préfecture d’Aomori, on a trouvé non seulement des vestiges d’habitations mais aussi une grande demeure semi-enterrée, des habitations sur pilotis, et des tombes. On considère qu’il s’agissait d’un village-centre de grande échelle. De nombreux indices permettent de comprendre le mode de vie de la population à cette époque. En outre, les grands monticules et les plus de 2 000 figurines d’argile déterrées, soit le plus grand nombre au Japon, suggèrent que des rituels et des rites étaient régulièrement organisés.


Sur le site de Sannai Maruyama, les bâtiments ont été reconstitués par les archéologues. Grâce à eux, il est facile de visualiser à quoi devait ressembler le site à l’époque, ce qui rend encore plus intéressante la visite.

Les statuettes « dogu » sont de petites figurines en argile de forme humaine de différents types, y compris des figurines plates ou en trois dimensions. Les dogu à lunettes de neige (shakoki-dogu), avec une forme caractéristique des yeux, sont considérés comme les dogu les plus représentatifs. Celui-ci a été découvert dans le site funéraire de Kamegaoka, dans la préfecture d’Aomori.


Dogu à lunettes de neige
(excavé du site funéraire de Kamegaoka dans la ville de Tsugaru, préfecture d’Aomori)
Source: ColBase (https://colbase.nich.go.jp/)

En outre, le groupe de sites comprend également le site d’Odai Yamamoto, où ont été excavées des poteries en argile datant d’environ 13 000 ans, probablement les plus anciennes d’Asie du Sud-Est, ainsi que les cercles de pierres d’Oyu de la fin de la période Jomon, dont on pense qu’ils étaient utilisés à des fins religieuses ou autres rituels.


Les cercles de pierres d’Oyu (préfecture d’Akita)
Source: JOMON ARCHIVES (https://jomon-japan.jp/archives)

Hokkaido et le nord du Japon sont encore des lieux de nature intacte et abondante avec des montagnes, des lacs et l’océan. Grâce à ces sites, nous pouvons constater que les habitants de la période Jomon vivaient en coexistence avec la nature, leur mode de vie s’adaptant progressivement aux changements environnementaux. En conséquence, je pense que les gens ont réussi à établir et à maintenir des villages viables basés sur la cueillette, la pêche et la chasse sur une longue période de plus de 10 000 ans. Aujourd’hui, nous sommes confrontés à divers défis, notamment les catastrophes d’origine naturelle et humaine, les changements environnementaux et la question de l’utilisation durable des ressources. Le mode de vie des habitants de la période Jomon peut nous donner des indications utiles sur la manière de relever ces défis. Profitez de votre voyage en vous mettant dans la peau des gens vivant à l’époque préhistorique !

Les informations ci-dessus datent de juin 2021.

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